Présidentielles 2012

samedi 1 septembre 2007

Discours de Sarkozy au MEDEF (2)

Deuxième partie :

Je veux la rupture avec cette façon absurde de penser qui oppose les entreprises aux ménages, les entrepreneurs aux salariés, le secteur privé au secteur public. Je veux la rupture avec ce conformisme intellectuel qui nous oblige à penser que l'économique et le social sont antinomiques. Je veux la rupture avec le malthusianisme, avec le conservatisme, avec l'immobilisme, parce qu'il n'y a pas de révolution économique qui ne commence par une révolution dans les esprits. Il n'y a pas de dynamisme économique, il n'y a pas de croissance qui ne trouve son origine dans les mentalités, dans les valeurs, dans les croyances.



Nos blocages sont d'abord dans les têtes. Ils sont dans les préjugés, dans les a priori, dans le manque d'audace, dans le manque de courage. Cette rupture je la crois nécessaire. Cette rupture je m'y suis engagé. Cette rupture les Français l'ont approuvée. Cette rupture je la ferai.Je ne laisserai personne y faire obstacle. Je ne laisserai personne l'édulcorer. Je ne laisserai personne la dénaturer. Cette rupture je la conduirai dans le dialogue, dans la concertation, dans la négociation, mais je la conduirai jusqu'au bout.



Je veux parler le langage de la vérité. La vérité c'est que c'est le travail de tous qui fait la richesse de chacun. La vérité c'est que lorsque les entreprises ont des difficultés, lorsqu'elles ne sont pas efficaces, lorsqu'elles ne sont pas compétitives, ce sont les ménages qui s'appauvrissent, c'est le chômage qui augmente, c'est l'exclusion qui s'aggrave.La vérité c'est que lorsque la productivité diminue c'est le pouvoir d'achat qui diminue.

La vérité c'est que les entreprises ont tout intérêt à ce que l'Etat soit efficace et que l'Etat a tout intérêt à ce que les entreprises soient compétitives. La vérité c'est que la productivité des services publics et la qualité des infrastructures augmentent la compétitivité des entreprises.

La vérité c'est que l'on ne peut pas durablement dépenser plus que l'on produit. La vérité c'est que tout se tient, que la compétitivité est globale, que la productivité est globale et qu'il n'y a de véritable croissance économique que lorsque tous les secteurs s'entraînent les uns les autres, que lorsque toute la société innove, que lorsque tout le monde est tendu vers l'avenir, que lorsque tout le monde investit.

Il nous manque un point de croissance pour résoudre nos problèmes, pour que l'avenir redevienne une promesse au lieu d'être une menace, pour que les enfants aient de nouveau le sentiment qu'ils vivent mieux que leurs parents (ndle : séquence émotion ;)).Ce point de croissance, il ne viendra pas tout seul.

On demande toujours au Gouvernement ses prévisions de croissance. On ferait mieux de lui demander ce qu'il compte faire pour qu'il y ait le plus de croissance possible. Je ne suis pas venu commenter la conjoncture. Je ne suis pas venu faire des prévisions.

Je suis venu vous dire que je n'avais pas l'intention d'attendre les bras croisés que la conjoncture internationale s'améliore. On me dit qu'il faut en faire moins parce que la conjoncture se ralentit. Mais je suis venu vous dire qu'au contraire ce ralentissement m'incite à en faire plus.

Moins la croissance nous est donnée, plus il faut faire d'efforts pour aller la chercher. Je sais que la croissance ne se décrète pas. Mais elle ne tombe pas non plus du ciel. Je ne suis pas partisan du laissez-faire. Je ne crois pas que la seule politique possible quand la croissance ralentit, c'est d'augmenter les impôts pour compenser la perte de recettes.

La croissance qui nous manque, je veux aller la chercher. Il nous faut aller la chercher non à l'extérieur de nous-mêmes mais en nous-mêmes. Il ne faut pas attendre que la conjoncture internationale nous l'apporte. Il nous faut la fabriquer avec nos talents, avec nos imaginations, avec notre audace, avec notre courage. Cette croissance, nous la gagnerons en travaillant, en créant, en investissant, en prenant des risques, en nous réformant, en mettant en œuvre une politique globale, en agissant sur tous les leviers, aussi bien en direction des entrepreneurs que des ménages, des entreprises que des administrations.

Mais pour réussir à entraîner les Français, il faut créer la confiance. Mais il ne faut pas qu'ils aient le sentiment que l'on se moque d'eux. Expliquer qu'il n'y a pas de problème de pouvoir d'achat en France, c'est se moquer du monde. Expliquer que l'Euro n'a pas fait monter les prix, c'est se moquer du monde.


Je ne veux plus qu'on se moque des Français avec des indices des prix qui ne veulent rien dire, qui ne mesurent pas le coût de la vie, qui n'ont aucun rapport avec la réalité vécue par les ménages. C'est la crédibilité de la parole de l'Etat qui est en jeu. Il ne peut pas y avoir de confiance s'il n'y a pas de vérité. Je veux que l'on dise la vérité aux Français. Je veux que l'on prenne au sérieux la question du pouvoir d'achat.

J'ai voulu dès le début de l'été faire voter le paquet fiscal pour créer un choc de confiance. Car sans la confiance des Français il n'y aura pas de réformes ni de croissance. Etait-ce une politique de la demande par opposition à une politique de l'offre ? Etait-ce une politique visant à encourager la consommation au lieu de la production ?

Ce débat, à mes yeux, je vous le dis comme je le pense, n'a aucun sens. Quand on améliore la rémunération du travail à travers les heures supplémentaires, quand on encourage l'accession à la propriété à travers le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt, quand on cherche à faire revenir les talents grâce au bouclier fiscal à 50%, quand on encourage l'investissement dans les PME en l'exonérant de l'ISF, qui peut dire que c'est une politique de la demande plutôt qu'une politique de l'offre ? Qui peut dire qu'on encourage la consommation davantage que la production ? Qui peut dire qu'inciter les Français à travailler davantage pour gagner plus ce n'est pas aussi une politique de l'offre ?


La politique que je veux conduire est une politique de l'offre et de la demande. C'est une politique de la compétitivité et du pouvoir d'achat, parce que dans mon esprit le pouvoir et la compétitivité son indissociables. Je veux aller beaucoup plus loin sur la concurrence pour faire baisser les prix à la consommation en intégrant toutes les marges arrières dans le calcul du seuil de revente à perte. Un dispositif particulier sera étudié pour les produits agricoles.

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